Une banque «libérée» et qui explose ses chiffres

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La-Tribune Economique (banque libérée) – Les états financiers intermédiaires de l’UBCI pour le 1er semestre 2022, font apparaître des capitaux propres positifs de 460.006 KDT, y compris un résultat bénéficiaire de 27, 8 MDT. Dans leur rapport sur ces états, les commissaires aux comptes de la banque mettaient en exergue les « faits marquants de la période close le 30 juin 2022 ».

  • La bonne nouvelle du propre SI, qui libère

D’abord la bonne nouvelle que, « suite au changement de l’actionnaire de référence survenu en mars 2021, l’UBCI a été amenée à la mise en œuvre des travaux de remplacement de son système d’information par un nouveau système complétement indépendant de celui du groupe BNP Paribas. C’est dans ce cadre, et après validation du Conseil d’administration réuni le 28 février 2022, que l’UBCI a signé le 28 mars 2022, avec le prestataire PROFINCH, un contrat ayant pour objet l’acquisition de son global bancaire. La solution retenue par la Banque est Flexcube de l’Editeur mondial ORACLE. Elle sera complétée par la solution BFI pour le traitement des chèques et des effets et par la solution de l’Editeur FINASTRA en remplacement de Connexis Cash et Connexis Trade ». Bonne nouvelle, car l’UBCI clôturait ainsi le chapitre de la dépendance du système d’information de la française BNP Paribas.

D’ailleurs, plus loin dans le rapport des CC, on apprend que « l’UBCI bénéficiait de la mise à disposition d’un certain nombre de logiciels et d’applications informatiques et de prestations de services informatiques fournis par des entités du groupe BNP Paribas et ses tiers. Ces services et prestations sont régis par plusieurs contrats et conventions (contrats cadres, contrats d’applications, contrats de conditions particulières…etc.) conclus au fil des années avec les sociétés du groupe BNP Paribas ou ses tiers. Tous ces contrats et conventions ont pris fin avec date d’effet le 19 mars 2021 par la signature le 3 mai 2021 du contrat « Transitional services agreement – TSA » entre l’UBCI et le groupe BNP Paribas.

Ensuite, et c’est aussi en quelque sorte une bonne nouvelle, le fait que « l’UBCI a fait l’objet d’une vérification sociale au titre de la période allant de 2018 à 2020. Une notification préliminaire a été adressée à la banque le 17 mars 2022 portant sur un redressement de 2, 115 MDT dont un montant de 478 mDT de pénalités de retard arrêté à cette date. A la date du 23 mars 2022, la banque a formulé sa réponse sur les chefs de redressement notifiés. Suite à divers échanges entre l’UBCI et la CNSS, cette dernière a notifié, en date du 7 juin 2022, quinze états de liquidation portant sur le montant en principal, soit 1,637 MDT. Au 30 juin 2022, les risques estimés à ce titre sont couverts par des provisions pour risques et charges ». Cela est une bonne nouvelle, dans le sens où la banque a fini par avoir en quelque sorte le dessus sur la CNSS, et bien défendu sa gestion des RH, et le redressement a été divisé par deux, et que ce risque est déjà provisionné.

  • Les bonnes nouvelles des réalisations du 1er semestre

En fait, les vrais faits marquants du 1er semestre 2022, ont été la hausse du PNB de plus de 14 MDT par rapport à la même période de 2021, que le résultat issu de l’exploitation avait augmenté de presque 23,5 MDT, et que les bénéfices de cette banque désormais débarrassée de l’intendance logicielle française, ont été multipliés par quatre.

Rachetée en 2019 par le groupe Doghri, une année plutôt, à fin juin 2018, la banque filiale de BNP Paribas faisait un PNB de 106,1 MDT, et un RN de 19,5 MDT. Deux années plus tard, c’est un PNB de 143,4 MDT, et un RN de 27,8 MDT. La différence est visible avec une UBCI libérée, et dirigées d’une main et par des compétences tunisiennes, la dotation aux provisions qui était en 2018 et même 2019, d’à peine 1,2 MDT, a été multipliée par deux à 2,3 MDT après le Cleaning de 2021 en provisionnant 14,5 MDT, au prix d’une baisse des bénéfices.

Autre signe, non moins important de la réussite du nouveau management à augmenter le taux de confiance dans la « nouvelle » banque, les dépôts et avoirs de la clientèle (3,078 Mds DT) qui arrivaient déjà aux six premiers mois de 2022 au niveau de tout l’exercice 2021.

  • Une banque qui paie l’Etat, et ses petits actionnaires

Désormais, la banque gagne de l’argent, certes, mais paie aussi les impôts à l’Etat. L’IS (impôt sur les sociétés) et la contribution sociale de solidarité, enregistrés au titre du premier semestre 2022, totalisent un montant de 16, 092 MDT. Et déjà l’année dernière, l’UBCI versait 4,735 MDT à l’Etat, en guise de contribution, au cours du deuxième semestre 2021, au « Fonds de concours dédié à la rentrée scolaire » ouvert auprès du ministère des Finances, de l’économie et de l’appui à l’investissement. C’est une banque privée, mais aussi une banque citoyenne.

C’est également une banque qui paie bien ses salariés. Le solde de la rubrique « charges du personnel », composé de la rémunération du personnel, des charges fiscales et sociales s’y rattachant et des autres charges liées au personnel, est passé de 57,016 MDT au 30 juin 2021 à 58, 509 KDT au 30 juin 2022, soit une augmentation de 1, 493 MDT en glissement annuel.

Une banque encore, qui n’oublie pas non plus ses actionnaires, dont 22,84 % sont des petits investisseurs et épargnants en bourse, où son l’action UBCI se négocie à 22,1 DT pour un nominal de 5 DT. Le résultat net attribuable aux actionnaires au 30 juin 2022, était de plus de 27, 8 MDT, plus que le double en pareille période de 2021, et après les 37,6 MDT distribué pour tout 2021.

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