Tunisie-Chine : Déclaration commune sur les relations du « partenariat stratégique »

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La-Tribune Economique (Tunisie-Chine) – Sur invitation du président chinois, Xi Jinping, le président de la République, Kais Saïed, effectue une visite officielle en Chine du 28 mai au 1e juin 2024.

Au terme d’une série d’entretiens et de concertations effectués, vendredi, 31 mai 2024, les deux dirigeants ont conjointement déclaré promouvoir les relations de leurs pays au rang d’un « partenariat stratégique ».

Cette déclaration commune vient traduire de manière éloquente la volonté des dirigeants des deux pays à donner un nouvel élan aux relations bilatérales sino-tunisiennes vers un avenir meilleur pour les deux peuples amis.

Elle vient également couronner de succès 60 ans de relations diplomatiques établies entre la Tunisie et la Chine (depuis 10 janvier 1964).

Dans cette déclaration commune, l’accent a été mis sur nombre de volets et de questions d’importance majeure pour les deux parties.

On y trouve des questions stratégiques d’intérêt commun, un appel explicite à saisir les opportunités et les occasions qui s’offrent aux deux pays, une nouvelle perception et vision de la gouvernance mondiale et à un soutien indéfectible à la juste cause palestinienne.

Le dossier climatique s’est imposé avec force dans le texte de la déclaration commune.

Questions stratégiques d’intérêt commun

Dans cette déclaration commune, les deux parties conviennent de poursuivre leur échange ainsi que leur soutien constant au sujet des questions liées aux « intérêts fondamentaux » et aux « préoccupations majeures » des deux pays, conformément aux constantes de leurs politiques étrangères.

Dans ce contexte, la partie tunisienne réitère son respect de la résolution onusienne 2758 adoptée en date du 25 octobre 1971 qui consacre solennellement le principe de la Chine « unitaire » et reconnaît que les représentants du Gouvernement de la République populaire de Chine sont les « seuls représentants légitimes » de la Chine tout entière et que le Taiwan « fait partie intégrante des territoires chinois. »

Ladite résolution appuie la Chine dans l’exercice de sa pleine et entière souveraineté sur l’ensemble de ses territoires et soutient ses efforts en vue de préserver l’unité du pays et la défense de ses intérêts fondamentaux, tout comme soutient la position de Pékin visant à contrer toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires intérieures liées à Hong Kong et Xinjiang.

De son côté, la partie chinoise réaffirme son soutien constant aux réformes et aux « mesures souveraines » décrétées par la Tunisie depuis le 25 juillet 2021 ainsi que les choix et orientations adoptés en vue de promouvoir sa situation financière et économique.

Dans ce contexte, la Chine prend acte des indicateurs économiques « positifs » et « prometteurs » en Tunisie, cite la déclaration.

Par ailleurs, la partie chinoise soutient avec force et énergie les efforts entrepris par la direction tunisienne afin de préserver « la souveraineté de la Tunisie et l’indépendance de sa décision nationale » ainsi que « ses programmes et plans de développement et ses réformes émanant des choix de son peuple » et en harmonie avec ses « spécificités nationales », tout comme elle rejette catégoriquement « les tentatives visant à s’immiscer dans ses affaires intérieures. »

Engagement à appuyer les initiatives chinoises de portée internationale.

Dans cette déclaration, la Tunisie se félicite grandement de l’initiative de développement mondial et des initiatives de la sécurité et de la civilisation mondiales lancées par le président chinois, Xi Jinping.

En contrepartie, la partie chinoise accueille favorablement l’adhésion de la Tunisie au groupe des Amis de l’initiative de développement mondial, réaffirmant l’engagement des deux parties à œuvrer de concert à consolider la coopération dans le cadre de la construction de la nouvelle route de la soie ( nommée aussi la ceinture et la route) avec toute requise, et partant, tirer meilleur profit des projets régionaux et bilatéraux réalisés dans le cadre de cette initiative et à préserver la sécurité des projets.

Occasion pour saisir les opportunités tous azimuts

Toujours dans le cadre de cette déclaration, la partie chinoise réaffirme l’engagement à poursuivre le soutien du développement économique et social en Tunisie, saluant hautement les relations d’amitié et de coopération entre les peuples tunisien et chinois.

Dans ce contexte, la Chine exprime sa pleine et entière disposition à épauler les efforts de la Tunisie dans la mise en œuvre des « projets à caractère stratégique », dont notamment, les secteurs de santé, des infrastructures, de l’énergie, des transports, de la recherche scientifique, de l’agriculture et bien autres domaines et secteurs, objet d’accords entre les deux parties.

La déclaration commune souligne en outre l’engagement des deux pays à renforcer l’échange des expertises dans les domaines de l’administration et de la gouvernance et à intensifier la coopération dans le domaine parlementaire et des instances représentatives officielles locales et à élargir « la coopération fructueuse » dans les domaines des infrastructures, de l’économie, du commerce, de l’investissement, des énergies renouvelables, de la technologie, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, du tourisme et autres secteurs de communication culturelle et humaine, dont la promotion de la Tunisie en tant que destination touristique.

Les deux parties réaffirment leur détermination à mettre sur pied des programmes communs permettant de bénéficier des technologies modernes dans les secteurs prioritaires, tels que la santé, l’agriculture, la gestion des ressources hydriques, l’économie verte, l’économie numérique, l’industrialisation, les technologies de communication et les énergies renouvelables.

Apologie des « Forums de dialogue » en tant que mécanisme de coopération collective

Les deux parties mettent en valeur le rôle majeur du mécanisme du forum de coopération sino-arabe dans la consolidation de la coopération collective entre la Chine et les pays arabes, réaffirmant la disposition à instaurer une « coopération active » sur la voie de la concrétisation des résultats du 1e sommet sino-arabe.

Elles réaffirment également leur disposition commune à consacrer « l’esprit d’amitié sino-arabe » et à œuvrer « côte à côte à construire « la société sino-arabe pour un avenir commun vers une nouvelle ère. »

Les deux parties se félicitent en outre du rôle du Forum de coopération sino-africain en tant que « tribune de dialogue collectif » entre la Chine et les pays africains et un mécanisme efficace permettant d’impulser la coopération concrète eux.

La partie tunisienne réaffirme au titre de cette déclaration son engagement à œuvrer avec la partie chinoise à appuyer davantage ce forum et à hisser la coopération sino-africaine à un niveau de développement soutenu afin de faire face aux défis communs et contribue ainsi à réaliser ses aspirations et à construire un avenir meilleur à leurs peuples.

Palestine, une cause omniprésente

Les deux parties condamnent dans leur déclaration commune les violations manifestes et flagrantes commises à l’encontre du peuple palestinien, réaffirmant l’impératif de mettre immédiatement fin à ces agressions et plaidant en faveur d’une levée totale du blocus imposé à Gaza et à l’acheminement des aides humanitaires et médicales.

Les deux parties réaffirment leur soutien à la juste cause du peuple palestinien sur la voie de l’édification de son Etat indépendant, pleinement souverain et leur appui absolu au droit de l’Etat de la Palestine à avoir le statut de membre à part entière au sein du concert onusien.

Dans le même ordre d’idées, la déclaration met en avant l’action commune des deux pays en vue de porter haut « les valeurs communes de l’humanité », dont notamment, la paix, le développement, la justice, l’équité, la démocratie et la liberté, réaffirmant « leur attachement au droit des peuples du monde entier à choisir souverainement leurs politiques de développement, leurs systèmes sociaux dans le respect de leurs conditions nationales. »

Elles expriment à ce titre sans équivoque leur ferme opposition face à l’ingérence dans les affaires intérieures des Etat sous quelque prétexte que ce soit.

Vers une restructuration de la gouvernance mondiale

Dans cette déclaration commune, les deux parties promettent d’œuvrer à consolider la coordination et la coopération dans les affaires régionales et internationales, plaidant en faveur d’un « système international dans lequel l’ONU occupe une place de choix et un ordre mondial fondé « le Droit international, les règles fondamentales des relations internationales axées sur les principes et objectifs énoncés à la charte des nations unies. »

Les deux parties appellent en outre à monde multipolaire centré sur l’égalité et la régularité et la mondialisation économique inclusive, globale, bénéficiant à tous.

Elles plaident également en faveur de l’instauration de « nouveaux fondements des relations internationales basés sur l’égalité, la solidarité et l’égalité des chances et les bénéfices au profit de tous sans exception aucune », tout comme elles œuvrent de concert à « construire une société de l’avenir commun pour l’humanité tout entière. »

Prise en considération des enjeux climatiques globaux.

Dans leur déclaration commune, les deux pays réaffirment leur engagement à renforcer la coopération en vue de lutter contre les changements climatiques et la réalisation du développement et de la sécurité alimentaire.

A ce titre, les deux parties soulignent leur soutien aux efforts déployés pour lutter contre les changements climatiques et garantir les droits des générations à venir, réitérant leur disposition à appuyer l’échange d’expertises entre les deux pays en matière d’administration environnementale et tirer le meilleur profit des pratiques pionnières dans le domaine des nouvelles technologies.

Les deux parties réitèrent leur engagement commun à coopérer en vue de concrétiser les objectifs du développement durable et les volets de l’Agenda 2030 en privilégiant le développement économique fondé sur la solidarité et la justice sociale.