Les prix de l’immobilier à Paris semblent avoir atteint un plancher

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La-Tribune Economique (prix de l’immobilier) – Sur les trois dernières années, la baisse des prix à Paris peut toujours être estimée à environ 13% par rapport à un pic proche de 11.000 € le m²,

Les prix de l’immobilier semblent avoir arrêté de baisser à Paris. Les dernières observations de la chambre des notaires du Grand Paris montrent même quelques frémissements depuis le deuxième trimestre 2024. C’est ainsi que le prix moyen au mètre carré des appartements à Paris est estimé autour de 9.500 € le m² d’après le dernier échantillon de promesses de vente des notaires, à comparer à 9.450 € le m² pour les transactions actées au deuxième trimestre.

Pour l’ensemble des appartements en Ile-de-France, la moyenne de prix évolue aussi à 6.140 € le m² dans les promesses de vente après 6.090 € le m² sur le trimestre écoulé. Pour les maisons, qui restent les plus impactées par la baisse des prix depuis deux ans, une stagnation des valeurs s’opère désormais.

Pas encore de véritable reprise des volumes de transactions

Malgré quelques signaux plus encourageants, les notaires n’attendent pas d’amélioration des volumes de ventes à court terme et confirment que les vendeurs continuent à subir beaucoup de négociations sur les prix. Tout au plus observe-t-on une baisse moins soutenue de l’activité qui est tombée à des niveaux histori­quement bas. Les avant-contrats laissent à penser que ce mouvement de baisse des volumes de ventes se prolongerait encore au troisième trimestre, mais toujours à un rythme moins sévère. Au-delà, il est difficile d’identifier les dynamiques de mar­ché qui seront à l’œuvre, décrivent les notaires.Comptage

Des éléments favorables à une reprise d’activité

Une baisse spectaculaire des prix n’arrivera pas, prévient cependant Elodie Frémont, notaire à Paris et présidente de la commission Statistiques Immobilières de la Chambre des Notaires du Grand Paris. Parmi les éléments favorables à une reprise d’activité, Elodie Frémont cite la baisse des taux d’emprunt, un déterminant essentiel de la solvabilité des acheteurs, qui semble appelée à se poursuivre avec davantage de souplesse des banques pour accorder les prêts et notamment moins d’exigence d’apport personnel.

Les notaires voient aussi un retour des prêts relais qui avaient presque disparu quand les taux étaient remontés au-dessus de 4% en 2023. Enfin, la quasi-absence de production de logements neufs met la pression sur le parc résidentiel et joue comme un facteur de soutien des prix. Les notaires admettent quand même que des décisions politiques sur le logement seraient sûrement décisives pour assister à une véritable reprise, de même que d’éventuelles mesures fiscales incitatives en faveur de l’investissement locatif. Il ne faut pas non plus négliger toutes les retombées positives des Jeux Olympiques qui ont renforcé l’image de Paris…

13% de baisse à Paris depuis les plus hauts

Sur les trois dernières années, la baisse des prix à Paris peut toujours être estimée à environ 13% par rapport à un pic proche de 11.000 € le m², mais avec certains à-coups et une accélération baissière en 2023 avec la forte remontée des taux d’emprunt. Sur un an, la baisse tend aujourd’hui à se rapprocher de -5% selon les avant-contrats et 10 arrondissements sont repassés sous la barre des 10.000 €.

La correction est la plus forte sur tout le croissant de l’Est parisien avec en particulier le 19ème arrondissement revenu à 7.500 € le m² et le 20ème sous les 8.000 € le m². Face à la résistance du 6ème arrondissement, le plus cher de la Capitale à presque 14.000 € le m², jamais l’écart de prix entre l’arrondissement le plus cher et le moins cher (le 19ème) n’avait été aussi élevé : environ 6.400 € de différence et un rapport proche du simple au double. Pour l’ensemble des appartements en Ile-de-France, la baisse de prix depuis les plus hauts peut être estimée à -11% en deux ans.