La-Tribune Economique(Immobilier en France) – Les prix de l’immobilier ancien ont reculé de 0,2% au premier trimestre 2023, selon l’indice Notaires-Insee qui fait référence. C’est la première baisse enregistrée d’un trimestre à l’autre depuis juin 2015. La tendance est à la baisse au niveau national, particulièrement dans les grandes villes dont Paris. Pour autant, les ventes affichent un recul en raison de la montée rapide des taux d’intérêt, conséquence directe de la politique de resserrement monétaire menée par la Banque centrale européenne pour lutter contre l’inflation.
Des baisses surtout dans les grandes villes
Les prix de l’immobilier ancien ont surtout baissé dans les grandes métropoles. 8 des 10 plus grandes villes françaises affichent en effet des prix en baisse, selon Orpi, Marseille et Nice étant les exceptions. Dans les villes moins grandes, en revanche, les prix continuent de grimper, le réseau d’agences enregistrant ainsi de fortes hausses à Vichy, Bourges ou Caen.
Du côté de Paris, les prix continuent de baisser nettement, selon Orpi. Une tendance amorcée depuis deux ans que l’on retrouve maintenant aussi en banlieue. Ce que confirme en partie l’indice Notaires-Insee. D’après ce dernier, les prix sur un an sont désormais en baisse en Ile-de-France (-0,6%), alors qu’ils progressent encore en province (+3,9%) malgré une décélération prononcée.
D’après le portail d’annonces Bien’ici, 7 des 10 villes où les prix ont le plus baissé depuis un an se trouvent en Ile-de-France : Massy, Villejuif, Rueil-Malmaison… Le portail relève une baisse de la tension sur les marchés, avec davantage de biens proposés à la vente sans que la demande ne suive.
Des ventes en recul
Le nombre de transactions sur 12 mois est estimé à 1,07 million par l’indice Notaires-Insee. Soit un net recul par rapport au trimestre précédent (1,12 million) mais toujours très au-dessus de la moyenne historique. La Fnaim, Laforêt et Orpi notent aussi tous un nombre de transactions en recul.
« Il y a un gros attentisme, parce que le marché immobilier se cherche un nouveau cadre », commentait mi-avril pour l’AFP Yann Jéhanno, président de Laforêt.
Après les vendeurs, qui avaient du mal à accepter que leur bien valait moins qu’espéré, « les acquéreurs refusent également d’acter la réalité de la baisse de leur pouvoir d’achat », explique-t-il.
Dans un contexte d’inflation, l’immobilier pâtit de la remontée rapide des taux d’intérêt qui pénalise lourdement les ménages devant emprunter pour acquérir un bien. Ainsi, les primo-accédants à la propriété représentent désormais 27% des acquéreurs selon Laforêt, contre « plus de 50% auparavant ». La majorité du marché est constituée par les « secundo-accédants », qui vendent leur bien pour en acheter un autre plus adapté à leurs envies.
Les acquéreurs, enfin, négocient davantage. Selon Laforêt, les biens partent en moyenne pour 5,25% de moins que le prix affiché au départ. Pour Orpi, c’est environ 3,5%.